Historique

Au départ, il y a le Festival Amalia.

Né en 1998, il est le fruit d'une rencontre entre, d'une part, un quartier organisé dans et autour du PICOL - Partenariat Intégration Cohabitation à Laeken et, d'autre part, un réseau d'artistes reliés dans et autour de Reg'Arts 94.

Au fil des années le Festival Amalia bénéficie d'un soutien de plus en plus affirmé de la Ville de Bruxelles, de la Cocof et de la Communauté française de Belgique.

En janvier 2003, le Festival Amalia vit une transformation profonde : il devient AMALIA-Maison de la création et s'installe dans l'ancien Hôtel communal de laeken mis à disposition par l'échevinat des Propriétés communales de la Ville de Bruxelles.

Dès octobre 2003, AMALIA-Maison de la création propose une trentaine d'ateliers de formation artistique, développe des plates-formes de représentations hebdomadaires gratuites et organise de grands rendez-vous trimestriels de création collective.

Un objectif fondateur : être ouvert au plus grand nombre, avec ou sans connaissances préalables.

Fortement encouragée par les Pouvoirs Publics, AMALIA-Maison de la création se lance alors dans une procédure de reconnaissance en tant que centre culturel, par la Communauté française de Belgique.

Le dossier de demande de reconnaissance aboutit le 1er juillet 2004 : c'est la naissance du Centre culturel de Bruxelles Nord - Maison de la création.

Le Centre culturel Bruxelles Nord - Maison de la création bénéficie du soutien de

La Fédération Wallonie-Bruxelles
La Commission communautaire française (COCOF)
Le Collège des Bourgmestre et Échevins de la Ville de Bruxelles
Le CPAS de la Ville de Bruxelles
Le Fonds d'Impulsion à la Politique des Immigrés (FIPI)
La Région de Bruxelles-Capitale
Le Parlement francophone bruxellois
Wallonie Bruxelles International (WBI)

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Force de création collective

Ni école, ni académie, la Maison de la création est un lieu de transmission, de formation, de création et de diffusion ouvert à tous, sans échelle d'évaluation autre que le plaisir de découvrir, de s'épanouir, d'apprendre et de créer collectivement.

Deux idées complémentaires, qui sont aussi deux attitudes, sont pour nous centrales : l'ouverture et l'accès.

L'ouverture, c'est le fait de pouvoir accueillir, recevoir, écouter, accepter. C'est en quelque sorte « la porte ouverte ».Mais il ne suffit pas d'ouvrir la porte, encore faut-il que son seuil soit franchissable, mieux, invite à être franchi !
L'accès, c'est précisément ce qui permet de « passer le pas de la porte » et de poursuivre son « chemin à l'intérieur », de pouvoir réellement aller à la rencontre des autres et de s'épanouir dans cette rencontre.
Notre outil , c'est la pratique artistique. Pratique artistique ou, plus largement, pratique culturelle, il s'agit d'un « passage à l'acte » fondateur, car révélateur, reliant, impliquant, structurant.
Ainsi, nous tenterons toujours de privilégier la participation active des habitants. Que ce soit individuellement, en groupe ou via les associations de quartier, par exemple, nous ne négligerons aucune « voie d'accès » possible.
Nous présentons ici les étapes de notre démarche, de la rencontre-découverte à la réalisation, en passant par l'apprentissage et la création.


Formation

A travers une palette, toujours plus diversifiée, de propositions d'ateliers artistiques ou « reliables » à une discipline artistique (ateliers de récupération, d'Aïkido...), nous voulons organiser et favoriser la rencontre productive entre toute personne motivée (quels que soient son âge, ses origines sociales et/ou culturelles, son expérience...) et des artistes professionnels désireux de transmettre leurs compétences et de partager leurs talents.
La formation se fait dans un esprit d'ouverture qui ne s'embarrasse pas de hiérarchie des genres, ni ne préjuge de la qualité intrinsèque d'une pratique au regard d'une autre. La valorisation légitime de toute forme artistique, qu'elle soit, par exemple, «de la rue», «classique», «moderne» ou «contemporaine», pour reprendre des clivages stéréotypés, encourage une perception nouvelle, affranchie des préjugés trop largement répandus (dans la rue comme dans les salons !).
De même il ne s'agit pas de « stages » concentrés sur une période donnée mais bien d'ateliers réguliers, se déroulant chaque semaine, établissant par nature des liens à moyen et long terme. L'implication sur la durée dans l'apprentissage d'une pratique artistique est un puissant outil : lutte contre le décrochage scolaire, re-socialisation des personnes isolées... C'est un réel engagement de la part des artistes comme des participants.
Cet engagement dans la transmission est fondamentalement porteur du projet, lui permettant de s'inscrire dans la durée, de tisser et de consolider des liens, de développer des synergies profondes, de déboucher sur des projets connexes. Bref, de stimuler la créativité citoyenne au cœur du quartier !


La Maison de la création s'inscrit en droite ligne des festivals « Amalia » qui, au cœur du quartier et au fil des années précédentes (4 éditions), ont lancé une dynamique créative nouvelle.
Depuis octobre 2003, la Maison de la création propose une trentaine d'ateliers artistiques dans les domaines les plus variés. Ces ateliers sont encadrés et menés par une équipe d'une cinquantaine d'artistes professionnels. Conscients du fossé qui les sépare de la dynamique quotidienne d'un quartier comme Laeken, ces artistes sont très motivés pour partager leurs savoirs, leurs techniques et leur créativité avec le plus grand nombre.
Ces ateliers se déroulent tous les mardis et mercredis et constituent des cycles de dix séances par trimestre. Certains ateliers sont collectifs (entre 10 et 15 participants), d'autres fonctionnent par petits groupes (2 à 4 participants), d'autres encore sont individuels.
Au terme de chaque trimestre, les participants aux ateliers qui le souhaitent, se rassemblent pour donner à voir et à entendre, sous une forme collective, improvisée ou construite, les acquis du travail effectué.


Création

Il s'agit bien de la Maison de la Création !
Tant pour l'encadrement que pour la transmission et la pratique, la créativité doit pouvoir être développée par chacun et de façon interactive.
C'est le moteur de toute l'action socio-culturelle que nous prétendons mener. Avant, pendant, après et au-delà des moments et des espaces de transmission, à proprement parler.
La création, c'est la dynamique en elle-même. Nous inviterons toujours tous nos partenaires et participants à se joindre à cette dynamique, que ce soit dans la réalisation d'un journal, dans l'élaboration d'une fête, comme pour la décoration du restaurant.
Toutes les occasions peuvent être considérées comme idéales pour donner lieu à un investissement dans une démarche créative.
On y revient à cette notion centrale d'accès. Et pour cause, bien souvent, toute la question est d'abord de « s'autoriser à être créatif » !

Création et créativité sont les mots-clefs de toute notre démarche.

La créativité à tous les étages, à toutes les étapes, à tous les niveaux, à chaque instant !

Cette affirmation du passage à l'acte créatif constitue une étape cruciale.

Bien entendu, compte tenu de son propre parcours, une personne ne possède pas les mêmes outils qu'une autre, ou encore les mêmes accès à ses propres outils !

Il est donc important que chacun puisse évoluer à son rythme pour acquérir ou se réapproprier les outils de sa créativité et enfin participer activement à un travail de création collective.

Dès la phase de formation, la création est au rendez-vous. La plupart des artistes impliqués dans le projet (et pour autant que leur discipline le permet ) travaillent « en écoute » des demandes spécifiques de chaque participant. Tirant parti de ces demandes, l'artiste crée littéralement une approche pédagogique en phase avec les intérêts et les souhaits de chaque participant à l'atelier.

Hormis l'omniprésence de possibilités créatives « à tous les étages » et en phase avec «l'esprit du lieu», des moments privilégiés sont mis en place en vue de développer la capacité de «faire aboutir», de «réaliser» son potentiel créatif. Ainsi, les participants aux ateliers sont régulièrement sollicités à venir sur scène lors des TRiPTiK hebdomadaires ou des fêtes de fin de cycles, programmées tous les trois mois et réunissant un maximum d'ateliers. C'est une composante directement reliée au troisième axe de travail que nous avons défini : la diffusion.

Création et diffusion sont bien évidemment les corollaires l'une de l'autre, dans la mesure où intervient le rapport au public et la notion de représentation. En dehors de ces circonstances précises, introduites au point suivant, tous les ateliers sont en permanence invités à se rencontrer, à participer à des échanges d'idées, de techniques et de projets.

Diffusion

Pouvoir faire aboutir son travail, appliquer l'apprentissage d'une technique, accrocher ses toiles, jouer sa composition ou interpréter son texte, constituent une étape fondatrice, voire initiatique, dans le parcours que nous mettons en place.

Comme il a été dit plus haut, les occasions seront nombreuses de pouvoir « monter sur scène ».

Il s'agit de moments d'auto-évaluation, de valorisation, d'implication intense dont chaque individu ressort parfois transformé, toujours enrichi. C'est l'aboutissement d'un travail et dès lors c'est la reconnaissance d'un acquis. C'est la possibilité de franchir des étapes, dans la logique d'une évolution personnelle liée à la « pratique culturelle ».
L'axe de la diffusion, c'est aussi bien entendu la possibilité de faire découvrir des formes artistiques nouvelles (danse contemporaine, films expérimentaux...) ou lointaines (cultures du monde...), ou tout simplement de présenter ce que « d'autres » (du quartier, du même âge...) ont appris et sont fiers de présenter !

En outre, les moments du concert, de la pièce de théâtre ou de la projection cinématographique offrent également des opportunités de formations professionnelles (métiers et techniques de la scène).

Et la boucle est bouclée.

Et au-delà...

Formation, création et diffusion ne se cantonneront pas aux seuls ateliers. L'idée force est, en effet, de considérer chaque personne ou groupe de personnes comme transmetteur potentiel.

Toutes et tous, nous sommes des « apprenants ».

J'apprends des autres, j'apprends aux autres.

Mélange des approches, découvertes d'autres techniques, créations collectives...

Il faut que ça circule, que ça bouge !